Atlas de l’inspection visuelle à l’acide acétique du col de l’utérus pour dépister, trier et déterminer l’éligibilité des lésions au traitement ablatif

Avant-propos

Dépister et traiter les lésions cancéreuses et précancéreuses du col de l’utérus constitue une stratégie essentielle, avec la vaccination contre le papillomavirus humain (VPH), pour éliminer ce cancer qui tue chaque année plus de 300 000 femmes dans le monde. Dans les pays à revenu faible et intermédiaire (PRFI), le dépistage s’appuie largement sur l’inspection visuelle après l’application d’acide acétique (IVA), en raison de la simplicité de l’examen, de ses résultats immédiats et de son faible coût. Dans les pays à revenu élevé, les programmes de dépistage remplacent progressivement l’examen cytologique (frottis Pap) par la détection des souches de VPH à haut risque. En revanche, dans les PRFI, l’adoption à grande échelle du test VPH ne sera possible que lorsqu’on disposera d’un test moins exigeant au plan technologique, pratique et financier. D’ici là, on continuera à pratiquer le dépistage par IVA. Et même après l’introduction du test VPH, l’IVA restera utile dans les PRFI, car elle permet d’orienter efficacement les femmes positives pour le VPH vers des examens complémentaires ou un traitement. En effet, dans le cadre d’un programme « dépister et traiter », on utilise également l’application d’acide acétique sur le col de l’utérus, selon les principes et techniques de l’IVA, pour déterminer si une femme dépistée positive (par IVA ou par test VPH) est éligible au traitement ablatif.

Réalisé par le Centre international de Recherche sur le Cancer, cet Atlas de l’inspection visuelle à l’acide acétique du col de l’utérus pour dépister, trier et déterminer l’éligibilité des lésions au traitement ablatif couvre un large champ, avec notamment l’utilisation de l’IVA comme test de dépistage en première intention et test de triage des femmes positives au VPH, cette technique permettant de déterminer l’égibilité au traitement ablatif après application d’acide acétique, et l’utilisation du soluté de lugol pour guider le traitement. Je suis convaincue que cet atlas sera très utile aux prestataires des services de dépistage du cancer du col utérin dans les PRFI et qu’il restera un outil précieux quel que soit le mode de dépistage et de prise en charge utilisé selon le contexte.

L’atlas est disponible gratuitement en ligne. Il présente dans un langage clair les bases anatomiques et physiologiques des techniques visuelles, l’équipement et les consommables nécessaires, les étapes à suivre pour réaliser les actes et la prise en charge ultérieure. Les quelques 500 photos analysées et commentées, prises sur le terrain dans les PRFI, renseigneront les praticiens sur les differentes caractéristiques normales et anormales, rencontrées lors de leurs interventions. Très interactif, cet atlas permet aux utilisateurs d’agrandir les images, de consulter les annotations et même de s’autoévaluer. Conformément au principe du CIRC pour la science ouverte, toutes ses images peuvent être téléchargées et utilisées pour s’améliorer et former des praticiens. Ce nouvel atlas vient compléter l’Atlas de colposcopie : Principes et Pratiques, également disponible gratuitement en ligne.

Le CIRC tient à saluer la contribution du D^re Srabani Mittal, principal auteur de cet atlas. Collaboratrice de longue date du CIRC, notre collègue était une brillante scientifique une formidable enseignante. Elle a soigneusement rassemblé toutes les images figurant dans cet atlas dont elle a structuré le contenu de sorte qu’il soit simple à consulter et instructif. Sa mort prématurée laisse un grand vide, mais l’atlas restera un témoignage important de sa précieuse participation à la prévention du cancer du col de l’utérus.

Je suis certaine que cet atlas constituera un outil essentiel au renforcement des capacités des prestataires de services de dépistage dans les PRFI, et qu’il contribuera grandement à l’appel à l’action lancé par l’Organisation mondiale de la Santé pour éliminer le cancer du col de l’utérus en tant que problème de santé publique dans le monde.

Dre Elisabete Weiderpass    Directrice, Centre international de Recherche sur le Cancer

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