|
Déroulement de l’IVA – Le conseil | |
Conseil au sujet du dépistage du cancer du col de l’utérus et de la prise en charge des femmes dépistées positives :Le conseil est un préalable essentiel au dépistage, car il aide les femmes à décider en toute connaissance de cause. Quand une femme se présente dans un centre de dépistage, il faut lui expliquer l’intérêt du dépistage du cancer du col de l’utérus, le déroulement de l’examen, ses effets éventuels, et les options de traitement simple et sans danger dont elle peut bénéficier si le test de dépistage révèle une anomalie.
Comme la plupart des femmes qui viennent se faire dépister ne présentent aucun symptôme, il est important de bien les informer sur les conséquences des résultats du test. Le manque d’informations adéquates peut susciter une réaction psychologique négative en cas de résultat anormal au test de dépistage et entrainer un refus du diagnostic et du traitement. Un conseil efficace permet d’améliorer la participation des femmes non seulement au dépistage, mais aussi aux visites de suivi ultérieures. De plus, les échanges en tête-à-tête aident les femmes à surmonter leur gêne et leur peur de l’examen gynécologique. Le conseil se déroule soit de manière individuelle ou en groupe.
Question 1: Qu’est-ce que le conseil ?
Le conseil est un échange bilatéral, mené en tête-à-tête et de manière confidentielle, entre un prestataire de soins et un individu concernant toute question relative à la santé, dans le cas présent sur le dépistage du cancer du col de l’utérus et la prise en charge des femmes dépistées positives, pour aider celles-ci à décider en toute connaissance de cause et motiver leur participation aux soins.
Question 2: Pourquoi le conseil est-il nécessaire ?
- La plupart des femmes qui se rendent dans les centres de dépistage ne présentent pas de symptômes. Il faut donc leur expliquer ce qu’impliquent les résultats du test.
- Il est indispensable d’informer les femmes sur la prévention du cancer du col de l’utérus (avec notamment le dépistage pour les femmes et la vaccination contre le VPH des adolescentes), l’importance d’aller se faire dépister même en l’absence de symptôme (pour la détection précoce), et le traitement des lésions précancéreuses pour que ce cancer puisse être évité.
- Les femmes sont parfois gênées de devoir subir des examens gynécologiques et beaucoup ont peur des procédures et des tests de dépistage.
Le conseil est nécessaire pour :
- Eduquer et informer les femmes en leur donnant des renseignements précis et appropriés sur la prévention du cancer du col de l’utérus, les tests de dépistage et la prise en charge ultérieure des patientes dépistées positives;
- Dissiper les doutes et les inquiétudes de la femme (ainsi que ceux de son partenaire ou des membres de sa famille) au sujet du dépistage du cancer du col de l’utérus et du traitement ultérieur, le cas échéant;
- Aider la femme à décider librement et en toute connaissance de cause, selon ses besoins et le contexte;
- Faciliter l’adhésion de la femme aux décisions bénéfiques prises pour sa santé avant et après le dépistage;
- Motiver la femme à participer aux soins conformément aux décisions prises en toute connaissance de cause.
Le conseil présente plusieurs avantages :
- Le conseil individuel en tête-à-tête, donné par des conseillers ou des agents de santé, encourage les femmes à se faire dépister et à suivre les recommandations concernant une prise en charge ultérieure, si nécessaire.
- Des informations précises sur les conséquences de l’absence de dépistage ou d’un résultat positif au test de dépistage, et sur l’existence de traitements efficaces et sans danger, aident les femmes à surmonter des ressentis négatifs.
- Le conseil permet une meilleure adhésion des femmes aux services de dépistage et de traitement, améliore leur moral et renforce leur estime de soi en leur permettant de décider par elles-mêmes.
- Le conseil permet aussi de donner l’assurance aux femmes dépistées négatives qu’elles ont très peu de risque de développer une lésion précancéreuse ou cancéreuse dans un avenir proche.
- Les femmes dont le test de dépistage est normal (résultat négatif) doivent être informées de la nécessité de revenir se faire dépister au bout du délai conseillé.
Question 3: Quelles sont les qualités d’un bon conseiller ?
Un bon conseiller doit se comporter de la manière suivante :
- Se présenter et inviter la femme à s’assoir confortablement.
- S’adresser à la femme par son nom de famille.
- Veiller à l’intimité et à la confidentialité de l’entretien. Permettre au conjoint ou à la famille d’asssiter à la séance de conseil si la femme le souhaite.
- Avoir une bonne capacité d’écoute. Ecouter ce que la femme a à dire et l’inciter à exprimer ses inquiétudes sans l’interrompre.
- Encourager la femme à poser des questions et lui répondre de façon calme et rassurante.
- Priviliégier les questions ouvertes (c’est à dire commençant par qui, quoi, où, quand, pourquoi ou comment) afin d’inciter la femme à répondre de façon plus précise et plus complète. Si nécessaire, poser ponctuellement au cours de l’entretien des questions fermées (c’est-à-dire auxquelles on répond par oui, non ou par un seul mot).
- Employer un vocabulaire simple que la femme comprendra facilement et qui ne la mettra pas mal à l’aise. Reformuler le message plus simplement en termes non scientifiques si elle n’a pas compris certains points.
- Eviter autant que possible les termes médicaux et techniques.
- Parler à la femme de façon aimable, établir une relation cordiale et encourager une communication réciproque.
- Paraphraser ce que la femme a dit permet au conseiller de s’assurer qu’il l’a bien comprise.
- Demander à la femme de répéter de temps en temps les principaux points discutés pendant l’entretien pour s’assurer qu’elle les a bien compris.
- Pratiquer une communication non verbale positive, comme un hochement de tête ou un sourire, et maintenir le contact visuel tout au long de l’entretien, si approprié au plan culturel.
- Etre réceptif aux considérations d’ordre culturel et religieux.
- Utiliser des photos, des modèles et des schémas pour expliquer les principes pendant l’entretien.
- Remettre à la femme des informations écrites (si documents disponibles et adaptés) pour qu’elle se souvienne des instructions.
- Etre conscient qu’un faible niveau d’information, doublé d’un manque de communication entre professionnel de santé et patiente, peut avoir des répercussions psychologiques négatives chez les femmes dont les résultats du test de dépistage sont anormaux (dépistage positif).
Question 4: Quelles sont les différentes stratégies de conseil ?
- Il existe trois stratégies de conseil que le conseiller ou l’agent de santé peut adopter pour informer les femmes sur le dépistage du cancer du col de l’utérus?:
- Conseil individuel :
- Il s’agit d’un entretien individuel entre le conseiller ou l’agent de santé et la femme.
- Il est mené en privé et permet au conseiller de répondre aux questions intimes et aux besoins spécifiques de la femme.
- Conseil aux couples :
- Il est mené en présence du partenaire ou de l’époux, si la femme le souhaite.
- Il permet au conseiller de dissiper les doutes et les inquiétudes du couple sur la prévention, le dépistage et le traitement du cancer du col de l’utérus.
- Il facilite la communication au sein du couple.
- Il permet au partenaire ou à l’époux d’apporter son soutien à la femme au moment de décider d’un dépistage ou d’un traitement, si nécessaire.
- Conseil en groupe :
- Il consiste à donner des informations à un groupe de femmes, soit dans la salle d’attente du centre de santé, soit au sein même de la communauté.
- Il permet d’éduquer des groupes de femmes, de les sensibiliser au dépistage et de les encourager à venir se faire dépister.
- Cette stratégie permet d’optimiser au mieux le temps consacré au conseil en suscitant une prise de conscience générale chez les femmes concernant le cancer du col de l’utérus, les tests de dépistage et les techniques simples de traitement en cas de dépistage positif.
- Il permet de lutter contre les préjugés et les idées fausses sur le cancer du col de l’utérus, le dépistage et le traitement.
- Chaque stratégie présente des avantages et des inconvénients. C’est aux conseillers et aux agents de santé de juger s’il est préférable d’utiliser une stratégie plutôt qu’une autre ou une combinaison de deux ou plusieurs stratégies.
- L’utilisation d’une combinaison de ces stratégies dépend des protocoles nationaux, du flux de patients au centre de santé, du personnel et du souhait de la femme.
Préjugés et idées fausses sur le cancer du col de l’utérus, le dépistage et le traitement:
Il existe de nombreux préjugés et idées fausses concernant les causes, la prévention et le traitement du col de l’utérus. Ces préjugés et ces idées fausses dissuadent les femmes d’aller consulter les services de dépistage et de prise en charge pour ce cancer. Il est donc important de les comprendre pour permettre au conseiller ou à l'agent de santé de les combattre efficacement en donnant des informations précises aux femmes, ainsi qu’aux membres de leur famille lors des séances de conseil.
Ci-dessous, une vidéo présente une série de préjugés et d’idées fausses sur le cancer du col de l’utérus en leur opposant des faits que le conseiller ou l’agent de santé peut utiliser lors des séances de conseil. Cliquer ici pour télécharger les préjugés et les idées fausses à propos du cancer du col de l’utérus.
Etapes du conseil pré-dépistage :
Commencez par saluer poliment la femme (et son époux ou son partenaire, si présent) et présentez-vous. Faites en sorte que la femme se sente à l’aise, en veillant à ce qu’il y ait suffisamment d’intimité et en débutant l’entretien par les amabilités habituelles (par exemple : comment allez-vous ?). Donnez ensuite les informations suivantes :
- Position du col de l’utérus dans le corps de la femme
- Causes et facteurs de risque pour le cancer du col de l’utérus
- Intérêt du dépistage du cancer du col de l’utérus
- Le test IVA et son déroulement
- Les résultats du test IVA et ce qu’ils impliquent
- Les techniques de traitement simples et sans danger qui existent en cas de résultat anormal du test IVA
- L’importance des visites de suivi.
Evitez autant que possible les termes scientifiques. Encouragez la femme à poser des questions et répondez de façon rassurante aux inquiétudes qu’elle pourrait exprimer. Si possible, utilisez des supports visuels sous forme d'affiches, de brochures et de dépliants. Rassurez la femme sur le fait que son intimité sera préservée durant l’examen et que les résultats du test resteront confidentiels. Enfin, si les directives du programme l’exigent, obtenez son consentement éclairé pour le dépistage. Terminez la séance de conseil en la remerciant (ainsi que son époux ou son partenaire, si présent).
|
Cliquez sur les images pour agrandir et afficher les légendes
IARC, 150 Cours Albert Thomas, 69372 Lyon CEDEX 08, France - Tel: +33 (0)4 72 73 84 85 - Fax: +33 (0)4 72 73 85 75 © IARC 2024 - All Rights Reserved.
|