Atlas de colposcopie – principes et pratique

Certaines caractéristiques permettent d’identifier l’épithélium en cours de métaplasie pavimenteuse à la colposcopie.

Des projections épithéliales en forme de languette en direction de l’orifice externe (centripètes) signifient que le processus métaplasique est toujours en cours. Ces projections peuvent blanchir faiblement après l’application d’acide acétique.

Au fur et à mesure que l’épithélium métaplasique avance vers l’orifice externe, il recouvre les cryptes glandulaires initialement présentes dans l’épithélium cylindrique. Il en épargne aussi certaines qui sont alors visibles sous forme de points noirs. Ces ouvertures de cryptes sont couramment appelées orifices glandulaires. Ceux-ci présentent parfois une fine marge blanche après l’application d’acide acétique.

Les kystes de Naboth (ou follicules) sont des kystes de rétention dus à l’oblitération des ouvertures de crypte par l’épithélium métaplasique. Ils sont visibles sur le col de l’utérus, semblables à de petits boutons blancs ou à des vésicules, avec de fins capillaires sanguins s’étirant à leur surface.

Au cours de la progression de la métaplasie, de petites régions d’épithélium cylindrique ne sont pas recouvertes. Ces régions contournées ont l’aspect d’îlots glandulaires (îlots d’épithélium cylindrique) au milieu de l’épithélium métaplasique.

Les vaisseaux sanguins normaux du stroma cervical sont visibles à travers la fine couche d’épithélium métaplasique. Ils présentent un motif arborescent normal, contrairement aux vaisseaux anormaux, irréguliers, observés dans les lésions invasives.

Les capillaires du stroma projettent des ramifications verticales vers la surface de l’épithélium. On aperçoit leurs extrémités sous forme de petits points rouges, appelés ponctuations fines, à travers la mince couche d’épithélium métaplasique.

Les vaisseaux sanguins sont parfois visibles sous l’aspect d’un réseau de fins capillaires de même calibre en surface. Ils forment un motif qui ressemble à des pavés de mosaïque au sol. On appelle mosaïque fine ce motif observé dans l’épithélium métaplasique, en raison de la distribution uniforme des capillaires fins. On les visualise mieux sur fond de blanchiment acidophile.

Après l’application d’acide acétique, l’épithélium métaplasique blanchit (acidophile). La région blanche est généralement fine, éparse, ou translucide. Sa marge est souvent floue, irrégulière ou « pelucheuse ».

La coloration à l’iode de l’épithélium métaplasique dépend de son degré de maturité. Dans l’épithélium métaplasique, on observe une coloration à l’iode hétérogène ou partielle.

Avec l’âge, tout l’épithélium métaplasique (métaplasie immature) se transforme en épithélium pavimenteux mature. Il est alors difficile de faire la distinction entre l’épithélium pavimenteux originel et l’épithélium pavimenteux métaplasique. L’épithélium pavimenteux mature ne présente aucune des caractéristiques de la métaplasie.

Aspect microscopique : au microscope, l’épithélium métaplasique correspond à la région située entre l’épithélium cylindrique normal proximal et l’épithélium pavimenteux originel distal. Cet épithélium immature est constitué de plusieurs couches de cellules cubiques, dotées de noyaux relativement volumineux, semblables aux cellules basales et parabasales de l’épithélium pavimenteux. Il est possible d’observer des orifices glandulaires et des kystes de Naboth. Microscopiquement, une fois sa maturation achevée, il est impossible de différencier l’épithélium métaplasique de l’épithélium pavimenteux originel.