Avant-proposLe cancer du col de l’utérus est une maladie que l’on peut prévenir. La mise en œuvre d’interventions préventives vitales, combinant la vaccination contre le virus du papillome humain (VPH) avec la détection précoce et le traitement des lésions dépistées, pourrait accélérer l’élimination de ce cancer partout dans le monde.
La colposcopie constitue un volet important du dépistage du cancer du col de l’utérus pour trier les femmes dépistées positives. A l’aide d’un appareil grossissant, elle permet d’examiner de près les muqueuses du col de l’utérus et du vagin pour détecter les lésions cervicales précancéreuses [e.g. les néoplasies cervicales intraépithéliales (CIN)] et cancéreuses infracliniques. Cet examen participe ainsi à la prévention et à la détection précoce du cancer du col de l’utérus en évitant les résultats faux-positifs et faux-négatifs. La colposcopie permet également de guider le traitement des lésions cervicales précancéreuses.
La réalisation d’une colposcopie de qualité et sans danger pour assurer un diagnostic précis, exige des praticiens bien formés et parfaitement informés de ses indications, de ses applications, de ses limites et de ses pièges. Ils doivent également disposer d’un équipement de qualité et de services d’histopathologie. L’ouvrage intitulé Atlas de colposcopie – Principes et pratique a été élaboré dans le cadre des études sur le dépistage du cancer du col de l’utérus conduites par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) et du soutien technique qu’il apporte au renforcement régional et national des programmes de dépistage de ce cancer. Il s’agit d’un manuel numérique, exhaustif et interactif, proposant des images cliniques et des schémas de l’anatomie normale du col de l’utérus, de ses états physiologiques et pathophysiologiques, ainsi que de toute une série d’anomalies détectables à la colposcopie, allant des lésions inflammatoires, précancéreuses et cancéreuses précoces, aux anomalies congénitales de la muqueuse du col utérin. Il s’attache à couvrir l’ensemble des aspects concernant la formation à la colposcopie, sa pratique et sa qualité.
Ces deux dernières décennies ont connu d’énormes progrès permettant de mieux comprendre l’étiologie et la pathogenèse du cancer du col de l’utérus, avec d’importantes applications en matière de prévention et de détection précoce de ce cancer, ainsi que pour la pratique de la colposcopie. L’inspection visuelle à l’acide acétique (IVA), le test VPH ou la cytologie permettent ainsi de dépister le cancer du col de l’utérus chez de très nombreuses femmes dans le monde. Indépendamment du test de dépistage utilisé, la colposcopie, dans les services de santé qui en disposent, reste la meilleure méthode pour guider le choix de la région à biopsier afin d’évaluer la gravité de la maladie et décider de la prise en charge ultérieure des lésions détectées.
La réalisation d’examens colposcopiques satisfaisants, sans danger et précis, exige du praticien qu’il ait de grandes compétences tant dans les aspects techniques qu’analytiques et théoriques, et qu’il soit capable de décider d’une prise en charge d’après les résultats de la colposcopie. Il doit donc posséder une bonne connaissance de l’instrumentation, de l’anatomie/pathophysiologie du col de l’utérus, de l’histoire naturelle et des symptômes des infections transitoires ou persistantes par le VPH, de l’histoire naturelle des néoplasies cervicales, des aspects cytologiques/histopathologiques de la métaplasie, des dysplasies et du cancer, des indications et des procédures de la colposcopie. Il doit être capable de reconnaître un col de l’utérus normal et un col anormal d’après l’observation et l’interprétation des aspects colposcopiques de ses différents états : normal, inflammatoire et néoplasique. Il doit savoir effectuer des biopsies et prendre en charge les anomalies observées à la colposcopie, traiter les CIN et les adénocarcinomes in situ sous contrôle colposcopique, éviter et maîtriser les saignements et autres complications. Il doit enfin posséder des compétences en matière de communication. Cet atlas constitue donc un outil précieux d’apprentissage qui permet non seulement d’acquérir les connaissances théoriques et les compétences nécessaires à l’examen visuel et à l’interprétation des résultats de la colposcopie, mais aussi de développer les qualités personnelles et professionnelles requises.
L’atlas contient un répertoire de photos et d’illustrations annotées, couvrant quasiment tous les aspects des anomalies fréquentes ou rares, observées à la colposcopie. Il constitue un complément utile aux moyens pédagogiques et à la formation pratique en colposcopie, que ce soit dans le cadre d’un enseignement formel ou sous la tutelle de formateurs experts. Les informations et illustrations qu’il contient peuvent être directement utilisées pour former à la colposcopie du personnel infirmier, des postdoctorants, des médecins généralistes et des gynécologues. Elles peuvent également être utiles aux colposcopistes expérimentés dans leur pratique quotidienne. Pour toutes ces raisons, je suis convaincu que cet atlas trouvera sa place parmi les ressources contribuant à lutter contre le cancer du col de l’utérus dans le monde.
Dr Christopher P. Wild
Directeur, Centre international de recherche sur le cancer
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