Hémorragie primaire : le saignement peut être abondant lors d’une RAD si le col de l’utérus est congestionné et hypertrophié, si la zone de transformation est étendue, et si la lésion s’étend trop loin sur les côtés. Passer l’anse trop rapidement à travers les tissus ou s’interrompre à mi-parcours provoque aussi un saignement plus important. Rarement, il arrive que l’anse blesse la paroi vaginale, entraînant une hémorragie. Pour pallier au saignement excessif pendant l’intervention, il faut ajouter de l’adrénaline à l’anesthésique local, utiliser un courant de fulguration (coagulation) plus élevé si le col de l’utérus est volumineux et congestionné, et l’intervention doit être réalisée en un seul passage délicat, lent et sûr de l’anse à travers le col de l’utérus. Si l’anse s’arrête de couper à mi-parcours, la retirer et vérifier si elle est intacte. Si c’est le cas, augmenter le courant de coupe de 5 watts et recommencer à partir de l’incision initiale. Augmenter progressivement l’intensité du courant jusqu’à ce que l’anse recommence à fonctionner.
En cas de saignement excessif après exérèse de la zone de transformation, saisir une compresse de gaze avec une pince Longuette et appuyer sur la plaie. Demander à un assistant de vous aider. Retirer la compresse et essayer d’identifier l’origine de l’hémorragie au colposcope. Il s’agit généralement d’un saignement artériel. A l’aide d’une compresse de gaze, sécher la zone d’une main et essayer de cautériser le vaisseau abîmé avec l’électrode boule dans l’autre main. Augmenter le courant de fulguration à 50 ou 60 watts. Une fois le saignement principal maîtrisé, cautériser systématiquement toute la plaie en commençant à partir de la périphérie de la lèvre antérieure. Après avoir assuré l’hémostase, relâcher les lames du spéculum et vérifier si de nouveaux points de saignement apparaissent sous l’effet du relâchement de la pression.
S’il n’y a plus de source apparente de saignement sur le col de l’utérus, vérifier que les parois vaginales latérales ne présentent aucune déchirure. S’il y en a une, la suturer avec du fil résorbable en polyglactine. Retirer le spéculum et introduire les écarteurs vaginaux antérieur et postérieur. Exposer la blessure et injecter un anesthésique local. Faire des points de suture interrompus ou continus pour stopper le saignement. Il est rare de devoir faire des points de suture pour stopper un saignement du col utérin.
Hémorragie secondaire : il arrive qu’une patiente revienne au bout de quelques jours en se plaignant de saignement abondant avec présence de caillots de sang. Il faut alors l’examiner, enlever les caillots sanguins, et remplir le vagin avec un tampon de gaze bien compact que la patiente ne devra pas retirer avant 24 heures (dans la plupart des cas, cela suffit généralement à stopper le saignement). Un traitement antibiotique sera prescrit ou modifié. Mais si le saignement persiste, il faut diriger la patiente vers le bloc opératoire pour une exploration, de préférence sous anesthésie générale. Des points de suture profonds avec du fil résorbable en polyglactine et la diathermie permettront de résorber les points de saignement.
Pertes vaginales : la plupart des patientes ont de faibles pertes vaginales pendant 2 à 3 semaines après l’intervention. Au bout d’une semaine, les pertes deviennent généralement plus épaisses et sont parfois teintées de sang. Cela peut durer 2 semaines de plus. Il faut en informer les patientes dès le départ.
Maladie pelvienne inflammatoire : il s’agit d’une complication rare, qui se manifeste par des douleurs dans le bas-ventre et des pertes vaginales malodorantes avec ou sans fièvre.
Sténose du col de l’utérus :on observe une sténose de l’orifice externe dans 2 à 3 % des cas lors du suivi.
Rupture prématurée des membranes et accouchement avant terme : l’exérèse de zones de transformation étendues ou de type 3 est associée à un risque plus élevé de rupture prématurée des membranes et d’accouchement avant terme pour les grossesses ultérieures.
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